L’atelier d’Asilva est un creuset

Jean-Claude Menou
Jean-Claude MENOU
L’atelier d’Asilva est un creuset,
lieu de solitude et d’élan,
de repli sur soi et d’expansion,
de réflexion et de quête.

Pour qui connait son œuvre,
Il est clair que son langage évolue ;
ses enroulements se déroulent ;
les espaces que sa toile affronte
ont grandi ;
s
a palette s’affirme,
plus lumineuse et plus nette ;
l’étrangeté du monde qu’elle nous offre
a des replis moirés qu’elle seule a contraints
et libérés

comme on construit et déconstruit.

Toujours ses fils comme des lames
et ses feuilles de bibliophile funambule.
Nouvelles ses tubulures multicolores
que Sonia Delaunay n’aurait pas reniées.

Et ses boutons perdus sur un orfroi de rêve,
quels « temps modernes » annoncent-ils ?
Ceux du monde inhumain dénoncé
par le « Charlot » de Chaplin ?
Ceux de l’humanisme affirmé de Khalil Gibran,
poète haut en couleurs,
prophète de nos lendemains espérés ?
La réponse, cherchez-la en vous-même
en contemplant les œuvres de cette artiste
questionnant le rêve, hantée de quelque cauchemar.

Ton atelier, Asilva, est un creuset.
Ce creuset n’est pas idyllique.
On s’y chauffe au…
« …Feu sacré dont brûla ton âme généreuse
Qui s’épurait encore au creuset du malheur… »
ainsi que l’évoquait Voltaire, dans ses « Odes »,
au douzième livre.

 

Jean-Claude MENOU
Conservateur Général du Patrimoine
Ex-Inspecteur Général au Ministère de la Culture
Chargé de cours d’histoire de l’art à l’Université de Paris VIII